"Odes à l'amour"

La Foutromanie

"Quand je patine un couple de tétons,
Durs, arrondis, rebelles, élastiques,
Lorsque nanti de mille appas physiques,
Mon vit, en rut, décharge à gros bouillons,
Des dieux, des rois, je méprise la gloire.
Un joli con vaut mieux qu'un diadème!
Un con touffu, mutin, ingénieux.
A deviner cent tours voluptueux.
Qui, secondant mes amoureux efforts,
Aux coups de cul répond avec adresse,
Serre mon vit, forge les voluptés,
Et me prodigue une adorable ivresse,
Voilà mes lois et mes divinités."
Gabriel Sénac De Meilhan (1736-1803)

 

La légende des sexes

" Les deux corps enlacés semblaient n'avoir qu'une âme,
Ils se serraient, ils se tordaient, ils bondissaient.
Les veines se gonflaient, les langues acérées,
Cherchaient une morsure entre les dents serrées,
Des nerfs tendus et fous, des muscles contractés,
Des élans furieux, des bonds de voluptés…
Plus fort ! Plus vite ! Enfin, c'est la suprême étreinte,
Le frisson convulsif… "
Edmond Haraucourt (1882-1941)

 

Les treize sonnets du doigt dedans

" Viens ça ! criai-je en rut, ce suçoir que tu vantes
Je le veux, pour mon dard et mon foutre pressant
Arrosera de feu ta bouche, fleur de sang…
Que ta main folâtrant à l'entour des couillons
Y fasse s'élancer le sperme à gros bouillons.
Embouche à fond mon gland pour que rien ne se perde,
Tourne sept fois ta langue et, selon le codex,
Plonge dans mon anus un pétulant index…
Va bien, rentre la dent, je jouis ; halte ! ah ! merde ! "
Théodore Hannon (1851-1915)

Femmes

" Dans la pinette et la minette
Tu tords ton cul d'une façon
Qui n'est pas d'une femme honnête :
Et, nom de Dieu, t'as bien raison !

Tu me fais des langues fourrées,
Quand nous baisons, d'une longueur,
Et d'une ardeur démesurées
Qui me vont, merde ! au droit du cœur. "
Paul Verlaine (1844-1896)

Joyeusetés galantes

" Je veux vous adorer ainsi qu'une déesse,
Et quand le ciel mettra son manteau brun du soir,
J'élèverai vers vous ô blonde enchanteresse
Ma pine comme un encensoir !

Et je ferai sortir en blanchissante écume,
Le foutre parfumé de ce rude flacon,
Et je traverserai cette liqueur qui fume,
Dans le vase de votre con.

J'y veux fourrer mon nez, j'y veux plonger ma langue,
Et noyé dans cette ombre, alors j'irai cherchant
Tous les mots inconnus de la molle harangue
Que l'on fait en gamahuchant ! "
Albert Glatigny (1839-1873)

 

Régals

" Croise tes cuisses sur ma tête
De façon à ce que ma langue,
Faisant toute sotte harangue,
Ne puisse plus que faire fête
A ton con ainsi qu'à ton cul
Dont je suis l'à jamais vaincu
Comme de tout ton corps, du reste. "
Paul Verlaine (1844-1896)

 

Ode au vagin

" Mais les cuisses s'ouvrent. Victoire !
Voici le con dans sa beauté,
Sous sa frisure blonde ou noire
Adorablement abrité,
Humide comme une prunelle,
Frissonnant déjà comme une aile.
La main de l'amant t'entre-baille
Vivante rose de cypris,
Et de tout de suite elle travaille,
D'un doigt léger, le clitoris. "
Clovis Hugues (1851-1907)

 

Vere Novo

" En mai, le mois où l'on bande,
Les désirs sortent par bande
Et vont battre les buissons ;
La grotte s'ouvre et se ferme
Comme un con buveur de sperme ;
Les crapauds sur le chemin
Tient quelques coups moroses ;
On voit courir dans les roses
Les Amours, la pine à la main ! "
Albert Glatigny (1839-1873)

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