Permis moto

L'histoire du combat d'un ami pour obtenir le permis moto

Je devais passer mon permis moto, le 15 juillet 1995. Le 30 Juin 1995 à oohoo (l'heure du crime) un pote se vautre en moto avec moi assis derrière.
Lui n'a rien, moi, " paraplégique ", Fauteuil Roulant (vertèbre dorsale3 ).
Pas démonté pour autant, j'entretiens ma passion de la moto en lisant les revues spécialisées.
Un jour, je tombe sur un article vantant les mérites d'une asso de motards handicapés, le point de non-retour était franchi, je remonterai sur une moto un jour !
Bon, ce sera un side-car (pour des problèmes évidents d'équilibre mais aussi pour trimbaler mon Fauteuil Roulant avec moi) équipé en fonction de mon handicap " paraplégie ".
Pour les non-initiés, cela veut dire que l'on n'a plus de fonctions musculaires à partir de l'endroit de lésion de la moelle épinière, jusqu'au bout des pieds. (En ce qui me concerne, c'est à partir du haut des abdominaux, dorsale3).

 

La moto :

Un side-car. J'ai choisi un custom pour la position assise " dans " la moto du fait du niveau de mon handicap et de la faible hauteur de selle pour faciliter le transfert Fauteuil Roulant /moto.
Equipements :
Un électro-aimant positionné sur le sélecteur de vitesse, actionné par deux boutons supplémentaires au guidon. Eux-mêmes reliés à des relais électriques, des marchepieds avec rebords (pour maintenir les pieds). Un dosseret avec maintien dorsal et (accessoirement) latéral. Le freinage centralisé sur la poignée de frein avant (au guidon donc). Un frein à main (supplémentaire) de voiture (un véhicule, quel qu'il soit doit disposer de deux freins) disposé entre la moto et le side-car. Une ceinture lombaire et accessoirement une ceinture en cuir entourant les jambes pour rapprocher les genoux du réservoir. Je n'ai pas encore de marche arrière mais cela ne saurait tarder !
A noter que les éléments surlignés m'ont été imposés par l'administration (et notifié sur mon permis) pour avoir l'autorisation de rouler. En ce qui concerne le système de passage des vitesses, pas d'indications précises (flou administratif). J'ai passé le permis avec cet équipement pour une question de facilité d'utilisation (accessibilité et rapidité).

Le dossier administratif :
Une vraie galère car, malgré des textes de loi existant bel et bien, on se retrouve souvent (sans généraliser) face à l'incrédulité et la mauvaise volonté manifeste de l'administration déléguée. J'entends par là, l'administration des "petits chefs" de région, pas du ministère des transports. (A qui l'on a à faire dans ce cas précis).
J'ai d'abord eu ce problème (qui m'a coûté un an d'attente), résolu grâce à un changement, inespéré de " chef ".

La démarche :
1) Demande d'examen physique à la préfecture (évaluation de la capacité des membres supérieurs).
- Reçu.
2) Constitution d'un dossier par la préfecture qui, par retour de courrier du ministère, m'a fait passer un second examen physique (aptitude générale et en particulier, maintient du tronc).
Evidemment, sans fonction des abdominaux et face à l'ignorance dans la façon d'aborder le problème par le docteur/examinateur, je suis tombé et j'ai été recalé. C'était aussi de ma faute car j'y suis allé " les mains dans les poches " sans avoir au préalable constitué un dossier avec de nombreux cas de jurisprudence et des photos des aménagements !
Malgré tout, j'ai pu obtenir l'autorisation par le docteur, de repasser un examen en fonction " d'éventuelles améliorations physiques ".Quand on connaît la nature définitive de mon handicap par rapport à l'appréciation du docteur, on se demande où elle l'a eu son doctorat, m'enfin !... Il ne faut pas chercher à comprendre !
3) Contre-visite avec un autre docteur (Surtout avec un dossier explicatif en béton armé).
- Reçu.
4) A partir de là, ce n'est plus qu'une question de temps (de patience), le dossier est renvoyé au ministère qui le valide et le retourne à la préfecture.
5) Inscription dans une auto-école avec mon propre véhicule aménagé, des leçons de conduite, le passage du permis.
- Reçu. (Par un examinateur dur mais sans à priori sur le handicap, donc juste).

Les conseils :
Un dossier en béton pour lequel on peut faire appel à l'association de motards handicapés pour appuis, soutiens, conseils et aide en tout genre.
De la patience (En tout, ça m'a pris 2ans1/2 ! ! !)
De la passion, il en faut pour faire passer la pilule du coût total de la plaisanterie, les aménagements du side-car, le passage aux mines, les expertises, les nombreux courriers…

Le résumé :
Je le voulais, je l'ai !
Que les gens qui se disent en lisant ceci, que je cherche le bâton pour me faire battre (en voulant remonter sur une moto) comprennent que l'on peut se faire mal n'importe comment.
Ce n'est pas parce que vous attrapez une gastro-entérite que vous arrêtez de manger définitivement!.

Infos :
Adresse perso du motard passionné - LOG1CAL@AOL.com

Handicaps Motards Solidarité
26, avenue de l'Espérance
91440 Bures sur Yvette.
Tel: 01/69/07/08/78
Fax: 01/69/07/08/22
E-mail: handicaps-motards-solidarite@wanadoo.fr

Mise à disposition d'un side-car équipé tous types de handicaps, pour les membres de l'asso, et pour le passage du permis.
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