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Douleurs

Les douleurs des paraplégiques

Docteur Nadine Attal
Centre d'évaluation et de traitement de la douleur
- Hôpital Ambroise Paré - 92100 Boulogne

La cause la plus fréquente des paraplégiques est représentée par des traumatismes médullaires, dont l'incidence annuelle est estimée à 32 pour un million. Ces traumatismes sont fréquemment associés à des douleurs, modérées à sévères. Cependant, la fréquence des douleurs sévères est encore mal connue, estimée entre 18 et 63% selon les études.

Ces douleurs se caractérisent par leur chronicité et peuvent être très sévères.Elles surviennent parfois avec un intervalle libre de plusieurs mois, voire années, après la lésion en cause, et ne dépendent pas de son évolutivité ni de sa taille.

Ces douleurs, qui intéressent le plus souvent les membres inférieurs ou le périnée chez les paraplégiques, peuvent apparaître paradoxales puisqu'elles sont associées à une diminution de la sensibilité pouvant aller jusqu'à l'anesthésie. Il s'agit de douleurs spontanées décrites
comme des brûlures mal systématisées, des coups d'aiguille, parfois à type d'étau, d'écrasement. Il peut exister des décharges électriques, des élancements, des picotements désagréables. En cas de section complète de la moelle, les douleurs peuvent prendre l'allure de sensations fantômes, rappelant les douleurs des amputés. Enfin, certains patients présentent une hypersensibilité au moindre frottement, au froid, particulièrement invalidante (que l'on appelle " allodynie ").

Ces douleurs sont parmi les plus difficiles à traiter, et les traitements disponibles n'apportent souvent qu'une efficacité partielle. Les antalgiques usuels sont inefficaces. Le traitement de ces douleurs repose, pour l'essentiel, sur l'utilisation de certains antidépresseurs qui possèdent un effet analgésique propre, indépendamment de leur effet sur la dépression. Les antiépileptiques sont particulièrement efficaces sur les décharges électriques. La morphine et ses dérivés peuvent éventuellement être utilisés en cas d'échec. La rééducation, les stimulations électriques transcutanées effectuées à l'aide d'appareils miniaturisés, peuvent également être utiles. Ces traitements doivent bien souvent s'accompagner d'une prise en charge psychologique car ces douleurs, de par leur chronicité, peuvent être responsables d'un état dépressif ou anxieux.
Si les douleurs sont réfractaires, des neurostimulations du système nerveux central (moelle épinière, cerveau) peuvent être réalisées, ainsi que la mise en place de pompes intrathécales à demeure, utilisant notamment le " bacloféne ".

Extrait choisi du magasine "le point Carré n°135" - octobre 2000.

"Personnellement, je n'utilise aucune médication. S'occuper l'esprit, travailler intellectuellement et physiquement, bouger beaucoup son corps: les transferts, le sport, se mettre debout, la toilette quotidienne...
Je me mets debout fréquemment ce qui a pour but de réduire les contractures etc...
Tout l'ensemble fait que l'on arrive à oublier les douleurs.
Quelquefois elles se rappellent à toi ! Essaye de ne pas y penser."

 
Voici l'adresse d'un site où l'on parle de syringomyélie.
Un mal qui touche un grand nombre de paraplégiques avec des témoignages poignants.
http://www.apaiser.asso.fr
 
Un bon site à garder.... Prévention, explication des escarres.

http://www.escarre.fr

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